Notre expérience
"Je ne parlerai ici que de notre
expérience personnelle et sans aucune prétention. Toutes les
informations que nous vous donnons ici sont liées à notre malheur et à
la façon dont s'est déroulée la procédure. Ne perdez jamais de vue que
la plupart des personnes intéressées par vos malheurs le sont avant
tout pour gagner de l'argent. Rien n'est gratuit sauf l'amitié et la
famille.
- Tout d'abord les services de pompes funèbres doivent vous remettre des devis pour chacune des opérations effectuées, des objets acquis. Ne craignez pas de les demander, c'est la loi qui le veut, il s'agit d'un service d'intérêt public donc soumis à autorisation Préfectorale.
- Certains, sans scrupule et dont l'argent est la seule raison d'être, vont tenter de vous surfacturer les services. Relisez bien vos factures malgré la douleur que cela peut vous causer. Comme nous, contestez cette facture par lettre en A.R, si elle vous semble "arrangée", demandez des explications et, comme nous avons du le faire, contactez s'il le faut les services de l'état (Préfecture / DDCCRF) qui interviendront si nécessaire. En ce qui nous concerne ils ont été efficaces et étrangement, après leur intervention, les pompes funèbres ont "vu" l'erreur et rectifié. (A la clef, une semaine d'interdiction d'exercer).
- Une autre période difficile est la recherche de la pierre tombale et de la stèle qui vous conviennent. Ces moments sont très éprouvants.
- Par la suite, vous rechercherez certainement des personnes sur qui pouvoir vous appuyer. Idéalement, il faut pouvoir, comme nous, compter sur vos familles et vos amis. C'est dans ces moments là que les vrais amis se dévoilent, des surprises heureuses et malheureuses vous attendent, des personnes que vous n'attendez pas viennent vers vous, d'autres s'éloignent. Beaucoup ne savent pas comment vous aborder, vous parler et ils choisissent de vous éviter, c'est plus facile.
Comme nous et contrairement à ce que certains pensent à tort, vous avez besoin de parler de l'être cher qui est parti, c'est toujours le cas aujourd'hui alors que de nombreuses personnes ne comprennent pas que l'on "ne tourne pas la page". Ils ne comprennent pas, semble-t-il, que cela nous est impossible et de toute façon il n'en est pas question.
Vous serez probablement contacté par une association de victimes, le choix d'adhérer vous appartient. D'emblée, demander leur clairement ce qu'ils sont en mesure de vous apporter avant de verser une somme quelconque. Ils vous proposeront sans doute la rencontre gratuite avec un conseil juridique (avocat certainement) suivant les circonstances de l'accident.Sachez que votre propre assurance peut mettre également à votre disposition un avocat, si cette close est incluse dans votre contrat.
Le choix dépend de chacun, mais sachez que, vous pouvez également consulter un avocat indépendant. Souvent, cette première rencontre est gratuite. Ensuite, il faut négocier et surtout demander un convention d'honoraires qui, là aussi, est obligatoire par la loi, mais que beaucoup d'avocats oublient de remettre à leurs clients. Cette convention vous protége de toutes surprises.
Il est fort probable que sur cette convention d'honoraire, l'avocat face apparaître à lui revenir, en plus d'une somme fixe, un pourcentage au alentour de 9 / 10 %. Insistez auprès de l'avocat pour que la TVA soit incluse faute de quoi, avec cette taxe, ce pourcentage augmente au moins de 1.5 %.
Il faut également prêter attention à ce que l'avocat ne considère les remboursements de frais d'obsèques comme des indemnités. Ce n'est pas le cas, donc, ces remboursements ne sont pas soumis au pourcentage ni même à la TVA car vous l'avez déjà payée une fois en réglant le professionnel. Il en est de même pour la somme allouée par le tribunal pour vos frais d'avocat.
Quoi qu'il en soit, gardez toutes les factures des frais liées à votre accident elles vous seront nécessaires pour les remboursements, vous ne serez pas cru sur parole.
De plus, si l'avocat ne vous convient pas, n'hésitez pas à en changer, vous êtes libres. Si vous avez fait le choix de l'avocat indépendant, votre assurance, si vous avez le recours juridique, prend en charge une partie des honoraires comme cela vous est indiqué sur votre contrat.
Pensez également que, si vous ou un proche est sans ressource, vous avez droit à l'aide juridictionnelle et qu'un avocat vous sera désigné après que vous en ayez fait la demande auprès du tribunal.
Pour les membres de la famille plus éloignés mais qui ont des liens proches de la victime, ils peuvent se constituer partie civile auprès de Mr ou Mme le Procureur de la République en lui faisant parvenir une lettre directement avec une évaluation du préjudice moral .Cette simple démarche leur évitera les frais d'avocats. Car malheureusement, en France comme dans beaucoup de pays, le seul moyen que nous avons pour compenser la perte d'un être cher est l'argent, pitoyable !
Concernant le jugement, il en est de même. Si vous estimez que l'auteur n'a pas la juste punition au tribunal correctionnel, mobilisez vos amis, votre famille. Demandez-leur d'écrire pour manifester leur mécontentement à Monsieur ou Madame le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance. Qu'ils demandent, comme vous, à interjeter appel. Plus vous serez nombreux plus vous serez entendus et avez de chance d'obtenir gain de cause.
De la même façon, puisque cela vous est proposé par le juge, si vous en avez la force, prenez la parole, dites ce que vous avez sur le coeur, vous serez entendus par les juges, mais aussi soulagés en partie d'avoir défendu vos droits ou la mémoire de l'être cher qui vous a été arraché.
Dans ce jugement, des expertises médicales seront peut être demandées soit par la partie adverse soit par votre propre avocat. La encore et c'est un avis tout à fait personnel et chacun fait comme il pense devoir faire, il me semble que, s'il s'agit d'une expertise physique, il vaut mieux être accompagné d'un expert médical où éventuellement de votre médecin car l'assurance tentera de toute façon de minimiser les éventuelles séquelles. Prenez bien soin de garder tous les certificats médicaux qui vous seront remis, les arrêts de travail s'il y en a enfin tout document pouvant servir à évaluer votre préjudice.
S'il s'agit d'une expertise psychiatrique, mais ceci n'engage que moi, il faut laisser parler son instinct, ressortir tout ce que l'on ressent, "être vrai". Je pense sincèrement que c'est la meilleure façon de permettre à l'expert judiciaire de vous cerner et de vous évaluer avec justice."
Michel Le Guern, Président de l'Association